vendredi 20 février 2015

The direct line thinker… L’art de penser en ligne droite vers le mur.



L’être humain est de type « direct line thinker » il se donne un but et s’en vas en pensant à son but sans jamais lever les yeux… Je veux ceci, je vais donc l’obtenir… POINT! Avec les chevaux, c’est totalement le contraire. Ils savent s’ajuster en réponse aux stimulus extérieurs et à l’énergie générale. Voilà pourquoi la plupart du temps, lorsqu’on veut obtenir exactement quelque chose de bien précis avec un cheval… ça ne fonctionne pas ou ça finit en bagarre et en stress.

En fait, il m’est arrivé de faire cela et il m’arrive encore de me perdre un peu parfois et donc voilà ce que j’ai observé lorsque cela m’arrivait. Lorsqu’on se fixe sur l’objectif à atteindre du genre à la fin de la séance je dois arriver à tel résultat, on ne pense qu’à ça et l'on se met des œillères. Au final, on n’écoute plus le cheval, on n’écoute plus notre ressentie et l'on ne fait pas attention à tous les petits signaux qu’il nous envoie… Parce qu’on n’est concentré que sur l’objectif. Les chevaux sont des individus à part entière… Ils ont donc des émotions, pas comme nous, bien sûr, mais ils en ont! Il leur arrive donc de ne pas être dans leur assiette, d’avoir envie d’autre chose que ce que nous leur proposons de faire ou encore simplement de ne pas être tout à fait prêts psychologiquement pour le faire. Il arrive, évidemment, des jours où ils sont parfaitement prêts et motivés et où tout se passe à merveille… Mais il faut s’attendre à ce que ce ne soit pas toujours aussi simple et facile!!


Par exemple, l’autre jour, je voulais travailler un peu Nara au sol et lui faire faire quelques tours de longe ,pour son cardio, afin de la garder en forme… Elle n’arrêtait pas de changer de direction ou venir me rejoindre. Ce qui est plutôt inhabituel chez elle, c’est le genre de cheval plutôt réservé et obéissant. Je voulais garder à l’esprit de ne pas la réprimander, puisque je suis pour le fait qu’elle s’exprime! J’ai donc réfléchi et essayé de comprendre ce qu’elle voulait… J’en suis venue à la conclusion qu’elle avait peut-être envie de jouer, j’avais raison! Elle avait envie de jouer avec moi… On a joué au « cutting » ensemble donc plusieurs changements de direction rapides et elle était incroyable. Elle s’en donnait à cœur joie, bondissant d’un côté à l’autre, relevant bien son avant-main et avec une expression positive sur le visage, les oreilles bien en avant, prête à recevoir mes signaux. Comme
exercice de saut en liberté
mentionné plus haut, elle est timide et le fait qu’elle me propose de jouer est une preuve de confiance et de détente. Si je n’avais pensé qu’à la longer et que je l’avais réprimandé pour ne pas suivre exactement mes commandes, je n’aurais pas eu droit à ce moment magique de plaisir mutuel! Et elle aurait peut-être même arrêté de me faire des propositions.



Il y a aussi des jours, où elle n’est pas en forme, stressée ou paresseuse (lorsque je la « dérange » en début d’après-midi par exemple, son heure de siesta)! Et lorsque je ne respecte pas ces humeurs et que je la traite comme tous les jours, je finis avec un beau désastre. Elle m’indique beaucoup plus clairement que je suis allée trop loin et qu’elle ne se sent pas bien là-dedans. Les désastres peuvent aussi arriver lorsque j’arrive à l’écurie dans un mauvais
état d’esprit ou en pensant à un objectif précis justement… Avec elle, même ce qui se passe avant la séance à une incidence sur cette dernière. Je dois prendre le temps, lorsque je la selle et la prépare, de nous mettre toutes les deux dans un bon état d’esprit pour le travail. Je prends mon temps et je ne le regrette jamais.
Le cheval est un animal qui sait s’adapter et il est de notre devoir de faire de même pour pouvoir travailler avec eux. Comme nous, ils ont leurs humeurs et nous devons le respecter. Nous devons respecter leurs limites si nous voulons qu’ils respectent les nôtres, c’est ainsi que fonctionne le travail d’équipe.


Petit vidéo de Sonara sautant en liberté. Elle a parfois besoin de passer à côté du saut au lieu de le sauter, jusqu'à ce qu'elle se sente prête à le faire. Si je la force "non tu saute", elle ne reste pas longtemps auprès de moi en liberté et s'en va au triple galop. Lorsqu'elle se sent prête, elle saute d'elle même... Avec calme!!





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