dimanche 31 juillet 2016

Saviez-vous que? Mois de Juillet

Saviez-vous que lors d'exercice ou de température chaude, les chevaux n'ont pas soif avant d'être moyennement déshydratés? Ceci est dû au fait que les chevaux perdent une grande quantité d’électrolyte dans leur sueur comparativement à nous. Ce qui fait que le débalancement électrolytique est moins grand et donc affecte moins rapidement la réabsorption de l'eau ( par osmose).
Explication rapide: l'osmose est un principe de déplacement de l'eau à travers une barrière. Dans ce cas-ci de l'eau qui se déplace des intestins vers le plasma sanguin. Lorsqu'un liquide devient plus concentré qu'un autre (ici concentré en sodium), le liquide a tendance à se déplacer du milieu le moins concentré(hypotonique), vers le milieu le plus concentré (hypertonique) afin de retrouver un équilibre des concentrations (isotonique). De ce fait, si le cheval perd beaucoup d'électrolyte dans sa sueur, le plasma devient hypotonique beaucoup plus lentement et donc le principe d'osmose est retardé. Voilà pourquoi il ne ressent pas la soif aussi rapidement que nous!
Une étude a démontré qu'offrir de l'eau légèrement salée après l'effort réhydratera plus rapidement le cheval, car elle l'aidera à refaire son niveau d'électrolyte et il ressentira donc la soif (Butudom et all. 2002). Il faudrait donc offrir un peu d'eau salée juste après l'effort et donner ensuite une eau normale pour qu'il puisse se réhydrater. Il boira plus et de façon volontaire.
Source: From the horses' mouth nutrition, feeds and feeding

Il est simple de détecter la présence de sable dans le tractus digestif d'un cheval. Il suffit de prendre 4 à 5 boules de crottins dans un grand gant de fouille, d'y ajouter de l'eau et de bien mélanger. Suspendez le gant 10 minutes le temps que les sédiments puissent se déposer.
S'il y a plus d'une cuillère à café, cela indique une quantité significative. Mais peu importe la quantité trouvée, il sera important de consulter votre vétérinaire pour savoir comment traiter cette accumulation de sable, car elle pourrait mener à une colique par obstruction.
Source: Service vétérinaire Nadia Tremblay inc. et nouveau manuel vétérinaire pour propriétaire de chevaux.

À sept mois de gestation, un poulain ne pèse que 20% du poids qu'il fera à la naissance. Ceci équivaut à 2% du poids de sa mère. Ses besoins nutritionnels sont d'ailleurs minuscule comparée à ceux de sa mère
Ce n'est qu'en fin de gestation (3e tiers) que ses besoins nutritionnels seront plus élevés. Les besoins en protéine, calcium et phosphore seront beaucoup plus grands. Il sera donc important d'offrir une supplémentation adéquate en vitamine et minéraux, spécialement en fer, cuivre, zinc et magnésium, car le poulain le stockera dans son foie afin de pouvoir les utiliser dans ses premiers mois de vie.
Il est toutefois maintenant recommandé de commencer a supplémenter la jument à partir des 4 ou 5 mois de gestation afin de l'aider a maintenir un bon poids (BSC 6 et plus) et l'aider a rencontrer les besoins nutritionnels requis pour la formation et la maintenance des tissus requis pour la gestation.
Source: From the horses' mouth nutrition, feeds and feeding.

Les poulains consomment entre 20% et 27% de leur poids ou environ 12 litres de lait avant d'avoir 30 jours d'âge. Ils vont téter 4 à 8 fois par heure, de 1 à 2 minutes par tétée!
Source: From the horses' mouth nutrition, feeds and feeding

Les dents d'un cheval arrêtent de pousser entre 25 et 30 ans. Les chevaux peuvent donc ne démontrer aucun changement apparent au niveau de leur dentition après cela. Ils peuvent également user leur dents au points de ne presque plus en avoir.
Source: From the horses' mouth nutrition, feeds and feeding



Le rapport dominé/dominant, et si l'on avait tout faux? (partie 2)



Pensez-y-bien, les chevaux « dominants » ne sont pas là que pour pousser tous les autres, dans la nature les chevaux qui sont les plus hauts placés dans le rang social seront les premiers à aller boire, mais les premiers à se faire attaquer s’il y a quelque chose dans l’eau. Ce sont ceux qui portent le plus gros poids sur leur épaule. Ce sont les éclaireurs du groupe, ceux qui se mettent en danger le plus souvent, c’est donc un rang qui est un peu plus stressant que les autres! Ce rang social est très important pour l’organisation du groupe, par exemple lorsque le troupeau est menacé on peut également l’observer tous les jours lors des déplacements pour se nourrir, lorsque les leaders partent se nourrir, il n’est pas rare que tous les autres le suivent. Pourtant il ne les poursuit pas tête baissée pour les pousser… Ce sont eux qui choisissent de le suivre.



 Ce sont souvent les plus haut placés qui défendront le groupe, permettant aux autres de s’échapper.  C’est aussi eux qui s’assureront que les poulains ne sortent pas du groupe ou qu’un cheval ne tente pas, par curiosité, d’aller voir un nouveau venu. C’est quelque chose que j’ai déjà observé, lors de l’introduction d’un nouveau cheval dans le groupe de chevaux de mon écurie. La jument dominante allait chercher les chevaux pour les garder derrière elle dès que l’un d’eux tentait d’aller voir le nouvel arrivé et elle poussait ce dernier afin qu’il ne s’approche pas des siens. Ce n’est donc pas qu’une question d’être le premier… Le rang que les chevaux possèdent n’est pas nécessairement une question de rapport de force et de dominance, c’est bien plus complexe que cela, sinon comment expliquer que la nouvelle arrivée de notre écurie, Molly, est une petite vieille qui a réussi a passer au top ranking alors qu’elle est vieille et arthrosé… On n’a jamais vu un cheval lui envoyer des coups… Et pourtant, la voilà au top, respecté par tous, alors que la moitié des chevaux sont bien plus forts qu’elle.

Mémé Mimi qui s'occupe de bébé Money. Un temps de répit pour la maman.


N’oublions pas que le rang social chez les chevaux n’est toujours pas qu’une question de qui a la priorité ou qui « décide » comme certains le pense. C’est aussi qui mange ensemble, qui gratouille qui, qui tolère qui C’est aussi ce qui forge des relations d’amitié entre chevaux, généralement il se forme des « bandes » selon le niveau qu’ils ont dans le groupe social, mais parfois entre des chevaux plus hauts placés et des moins hauts placés, c’est plus rare, mais ça arrive.

Sonara (haute dans le rang social) qui passe beaucoup de temps avec Lockwood (plus bas dans le rang).
Même si Sonara passait beaucoup de temps avec les autres hauts placés, Lock était son exception.


 Le rang social est plus souvent décrit comme un triangle social qu’une pyramide en bonne et due forme. Ce rang ne devient une question de qui mange en premier que  lorsque les ressources deviennent limitées, sinon il est rare de voir de la chamaille à ce sujet. Même chez les chevaux qui ont un lien social fort, « pair-bond » en anglais, le respect de l’espace personnel de l’autre est souvent ce qui peut créer de petites altercations. C’est le problème avec le lien humain-cheval, le cavalier souhaite le respect de son espace, mais n’offre pas ce respect de l’espace de son cheval! Il l’oblige souvent à tolérer toute sorte de choses alors qu’en réalité « entre chevaux » l’autre a le droit de répliquer ou de partir. Ce qui n’est souvent pas offert par le bipède dans le travail avec les équidés. Voilà pourquoi Pat Parelli dit toujours «  when you remove the halter and the lead, what’s left is the truth », traduction : lorsqu’on enlève le licol et la longe, ce qui reste c’est la vérité. Si votre cheval se barre… vous savez maintenant ce qu’il en pense.



C’est amusant (ironiquement parlant) de voir à quel point les cavaliers se servent du fait que les chevaux se tapent ou se mordent (à l’occasion) pour communiquer afin de justifier le fait de brutaliser et bousculer leurs chevaux, pour des petites choses complètement ridicules, mais lorsqu’on parle de respect de l’espace du cheval, de communication plus naturelle (plus équine) et de laisser s’exprimer un cheval (lui laisser la chance de communiquer ses états d’âme) tout à coup on les perd. Il faut tout de suite arrêter de justifier des gestes violents injustifiés envers les chevaux sous prétexte qu’ils le font entre eux (parce que déjà il y a des étapes avant de taper et ensuite une raison, ce que beaucoup de gens ne comprennent pas) et commencer à essayer de devenir un leader. Pas celui qui a accès à tout en premier et qui est le seul à pouvoir s’exprimer, non un vrai leader équin… Celui qui sera le premier à se mettre en danger, qui sera celui qui va affronter le danger pour laisser les autres s’échapper, qui ouvrira la voie, qui sera sécurisant, qui ne fera aucun acte sans raison valable et qui agira en conséquence de la gravité de l’acte seulement, pas de façon démesurée. Comme je le dis souvent, une question de dosage et d’équilibre, trouver le bon équilibre entre ne pas se laisser marcher dessus et laisser au cheval le droit d’avoir son mot à dire.




Référence : McGreevy, Paul, Equine Behavior a guide for veterinarians and equine scientists, second edition, 2012, Saunders Elsevier.

samedi 30 juillet 2016

Le rapport dominé/dominant, et si l'on avait tout faux? (partie 1)



Voilà une expression qui est bien trop utilisée dans le monde des chevaux, le rapport dominé/dominant entre chevaux, un prétexte bien trop utilisé par les cavaliers… « Il faut lui montrer qui est le boss ». Ce rapport de force que l’homme impose au cheval, un animal pourtant bien plus fort et grand que lui, ne lui laissant aucun droit d’expression ou de discussion. Voilà le problème, on veut être le boss et non pas le leader! Un leader s’engage comme les « dirigés » dans le processus! Il travaille en équipe, demande l’avis des autres et les écoutes, parfois il concède, parfois non. Mais l’autre a le droit d’exprimer son opinion sans se faire réprimander comme le ferait un « boss ». Le « boss » dicte les règles, dicte ce que le subordonné doit faire, n’écoute personne, regarde les autres faire le travail et s’attend à ce qu’on lui obéisse à la lettre.




Et puis voilà, quand on dit que le rapport dominant/dominé n’est pas si exceptionnel et indispensable que ça, on se fait dire que c’est comme ça que ça marche entre chevaux. Oui… Mais non, pas exactement… Plus les recherches avancent, plus on se rend compte que c’est bien plus que cela. La hiérarchie entre chevaux n’est pas coulée dans le béton, j’ai personnellement vu des chevaux plus bas dans la hiérarchie se retrouver tout en haut lors de l’introduction d’un nouveau cheval, profitant de ce petit chamboulement pour changer de position. Ou encore des juments qui se collent à tous les mâles de la place lorsqu’elles sont en chaleurs alors que normalement, elles ne les tolèrent pas du tout. Et même lorsque le rang est bien connu, il est quand même difficile de prévoir les réactions et interactions entre les chevaux, même pour des éthologues chevronnés. 

Ici Money, dont le rang social est plus bas que celui de Sonara, se permet une petite menace.
Ce qui ne semble pas du tout impressionner Sonara :P


 Il faut également prendre en considération qu’il n’y a pas qu’un seul « dominant » dans les hardes sauvages, l’étalon joue son rôle (protection principalement) et certaines juments en joue un autre(diriger les activités du harem). Plus les études avancent sur l’éthologie équine, plus on se rend compte que la hiérarchie n’est pas un rapport « dominant/dominé » autant qu’on le croyait à la base, on préfère même parler d’ordre social. Les gens se servent souvent de cette excuse pour bousculer, forcer, voire brutaliser les chevaux. Bien entendu, il arrive que les chevaux se tapent entre eux, cependant, cela arrive après une série d’avertissements ou lorsqu’un cheval en bouscule un autre par exemple… Pas parce que le cheval n’a pas voulu tourner à droite lorsqu’on lui a demandé! Il y a une différence pour le cheval entre: « respecte mon espace » et « tu ne veux pas sauter cet obstacle, tu mérites une correction, car c’est moi qui mène ». En général, lorsque les chevaux finissent par taper ou mordent, ils ne le font qu’une fois… Par 3 ou 4 (il arrive, très rarement, d’assister à des altercations plus intenses et violentes, mais elles sont très rares). Cette agression est en général de forte intensité, mais de très courte durée. « De très courte durée », beaucoup ont du mal avec cet aspect…

Ici Money qui menace un autre cheval (hors photo) pour protéger Kira, son "bébé" adopté :)
Kira est arrivé sevré, mais Money l'a "adopté" en quelque sorte. Elle la protège et elles sont inséparables.


 L’ordre social entre les chevaux sert principalement à éviter la bagarre, tout le monde à son rang et le respecte en général, cela évite la chamaille et c’est souvent lorsqu’un nouveau venu tente de changer son rang que la bagarre éclate. Il est assez rare que les chevaux en arrivent aux coups… Bien souvent, on assiste plus à des « menaces de » ou de légères morsures. 

Tee-Jee qui menace, ceci peut être considéré comme une menace parce que l'autre cheval est trop loin pour être atteint.
Les chevaux savent où vont leurs pattes et savent lorsqu'ils peuvent toucher ou pas.


Dans tous les cas, ce n’est jamais parce qu’un cheval n’a pas voulu faire un joli déplacement latéral ou se déplacer à droite plutôt qu’à gauche, qu’un autre le mord… Il faut arrêter de se servir de cette excuse pour recourir à la violence. Bien entendu, un manque sévère de respect, voire un acte dangereux, peut justifier une défense de notre part, il ne faut pas non plus les laisser nous piler dessus ou nous morde. Mais personnellement, je ne crois pas qu’un baril ou une pole tombé mérite un coup de mord dans les dents ou un coup d’éperon dans les côtes. Si nous devons en arriver à toucher le cheval de façon un peu plus sèche (je n’aime pas dire coup, connotation trop agressive et souvent ponctuée de plusieurs coups et non pas d’une seule petite tape sèche), il sera important que cet acte soit justifié et équilibré selon la réponse que nous a offerte le cheval. Parce que oui, parfois, il faut en venir à une phase 4 un peu plus convaincante si un cheval ignore totalement les demandes précédentes (il faut éviter de le désensibiliser), pour le réveiller un peu en mode « hey! Ho! Je suis encore là!». Mais la phase 4 vient au bout d’une série de demandes où l'on a laissé le temps au cheval de réfléchir et où on lui a donné une chance de trouver la solution. Mais certain « dorment au gaz » comme on dit par chez moi, il faut les réveiller un petit peu et hop on retourne dans la légèreté et dans les phases plus délicates. Comme je l’ai déjà dit avant… Une question de dosage et d’équilibre.

Summer "prêt" pour l'action!!! Prêt, pas prêt. je dors!!!!

Suite à venir..........

samedi 9 juillet 2016

Saviez-vous que? Mois de Juin

=>  La pulpe de betterave peut être un excellent moyen d'engraisser un cheval. Elle est hautement digestible (70%) comparé au foin (40%), contient 10% de protéine brute et 11,8% d’hydrocarbonate. Elle peut aussi être un excellent choix pour les chevaux âgés puisqu'elle doit être servit trempé (obligatoirement) ce qui est donc mieux pour un cheval qui commence à avoir de la difficulté a manger.
Source: From the horse's mouth, feed and feeding

=>  Les sucres contenus dans l'herbe tendent à augmenter le matin, atteignent leur niveau maximum en après-midi et diminuent durant la nuit jusqu'au matin.
Source: Nutrient Requirements of Horses, by national research council

=>  Une étude récente (2013) a démontré que les chevaux qui sont au pâturage ont une plus grande densité osseuse que les chevaux au box ou au box avec exercice quotidien.
Source: From the horses' mouth nutrition, feeds, and feeding

=>  La salive des chevaux ne compte pas beaucoup d’amylases, l'enzyme nécessaire à la dégradation de l'amidon (un sucre complexe). Leur amylase pancréatique, quant à elle, est bien en dessous de la moyenne des autres animaux. L'amidon peut donc finir dans le colon, ce qui est dangereux pour le cheval.
C'est une des raisons pour laquelle on dit toujours de donner les concentrés en plusieurs petits repas et de ne pas en donner plus que nécessaire.
Source: From the horses' mouth nutrition, feeds, and feeding

=>  Vous connaissez surement tous les suppléments pour les pieds? Ces suppléments composés principalement de biotine qui sont censés aider à renforcer les sabots.
Beaucoup de gens disent que ces suppléments ne fonctionnent pas, car il ne voit aucune différence... Mais saviez-vous que ces suppléments ne sont pas des suppléments à action rapide? En effet, ils vont donner un petit "boost" aux cellules du pied, mais voilà, ces cellules sont dans la repousse de la corne au niveau de la couronne... Il faut donc un moment avant que la partie renforcée atteigne le bas du pied. Voilà pourquoi on ne voit pas de différence sur-le-champ et pourquoi il faut aussi du temps pour voir la différence lorsqu'on arrête d'en donner.
source: feed supplements for horses, by heather Smith Thomas

=> La cannelle peut aider à réduire le glucose sanguin
Source: From the horses' mouth nutrition, feeds, and feeding

=>  Les antibiotiques peuvent affecter la flore microbienne des intestins du cheval négativement. Favorisant des bactéries qui produisent de l'acide, résultant en une réduction du pH ce qui peut entraîner des fourbures et des coliques.
Source: From the horses' mouth nutrition, feeds, and feeding
PS Je ne dis pas que les antibiotiques sont mauvais, mais bien que leur utilisation n'est pas sans conséquence. Voilà pourquoi il faut en faire usage pour les bonnes raisons, car ils sont un traitement très important pour certaines affections, mais bien inutile pour d'autres. Il fait en user de façon responsable et réfléchit. =)