samedi 25 avril 2015

Pas de mors… Pas de freins?!



Alors là, voici la chose que j’ai entendue le plus souvent et qu’il m’arrive encore d’entendre. Je croyais cette question réglée… Mais non! Et bien, voici une super occasion d’écrire là-dessus. Merci à ceux qui soulèvent ces points, car cela m’inspire pour en parler sur mon blogue. Il ne m’était pas vraiment venu à l’esprit d’en parler 
et pourtant, c’est un excellent sujet qui revient continuellement sur la table.
C’est bien connu, les personnes qui montent sans mors s’arrêtent dans les clôtures, se font embarquer sur l’obstacle, ressortent des sous-bois couverts d’égratignures après avoir perdu le contrôle et le galop en extérieur, n’y pensons même pas… Non, mais sérieusement, trêve de plaisanterie (n’y voyez aucune insulte, j’adore simplement m’en amuser un peu), toutes ces images mentales, bien qu’un peu comiques, n’ont pas plus de chance de nous arriver sans mors qu’avec un mors. J’ai vu bien des gens perdre le contrôle, et ce, même avec un mors! 
Certains « sans mors » sont même plus sévères que les mors simples… Je parle ici des hackamores à branches. Plus les branches sont longues, plus l’effet de levier sera puissant (La branche crée un effet de levier, plus il est long, plus la force est augmentée… Ceci s’applique aussi aux mors à levier!!) et si on ajoute à-celà que plus la muserolle est mince, plus l’effet sera puissant (nous avons ici un autre principe de physique : Plus la surface qui distribue la pression est petite, plus la force y sera concentrée et donc plus c’est sévère). Sans mors n’est donc pas synonyme de plus doux. Cela dépend toujours de ce qu’on utilise : un hack à muserolle en corde de lasso et à branche de dix pouces sera beaucoup plus sévère qu’un petit loose ring  à gros canon.


Bref, pour le manque de frein, on parlerait plutôt de bitless simple, tel que le licol en corde ou encore side-pull  (les bitless type dr.cook ne sont pas incluse puisque leur effet n’est pas « simple ».  Les lanières qui passent sous la tête serrent le nez et la nuque). Voilà donc les deux types de sans mors qui pourraient  théoriquement s’appliquer au manque de frein…
Mais voilà le hic, le contrôle mes amis, n’est pas physique… Le contrôle est psychologique. Je n’hésiterais pas une seconde à aller en randonnée avec Sonara en simple cordelette, avec rien sur la tête! Maintenant que je sais qu’elle contrôle bien ses émotions en situation de peur, cela ne me dérangerait pas du tout. Le risque de perdre 

Le contrôle est mental!
Rassemblé sans mors.
le contrôle avec ou sans mors est exactement le même, puisque le contrôle n’a rien à voir avec la sévérité d’un mors, mais tout à voir avec la force du lien mental. Un cheval qui à peur pour sa vie se fichera complètement d’avoir mal à la bouche… S’il sent le besoin de sauver sa peau, il le fera, peu importe ce qu’il a  ou ce qu’il n’a pas dans la bouche! Le contrôle du frein, de l’accélérateur, du volant, etc. n’est qu’une question de force mentale. À quel point la relation est forte, à quel point la communication est avancée et à quel point la compréhension est présente.
Voici un petit exemple, Sonara, comme beaucoup de chevaux, est toujours un peu plus rapide sur le chemin du retour. Je monte toujours sans mors, la balade ne faisant pas exception (en fait Sonara n’a jamais été montée avec un mors). J’ai essayé plusieurs types de bride sans mors et il s’est avéré que la plus simple et la moins sévère était le meilleur choix pour elle. Je monte donc en side-pull ou en licol de corde. Il m’arrive souvent de galoper et trotter sur le chemin du retour et je n’ai aucun problème à trouver le frein… En fait, il n’est pas dans mes mains, il est dans mon assiette. Je me sers principalement de mon assiette et de mon énergie pour la faire stopper (oui, oui, même du galop…) et je n’utilise mes mains 

qu’au besoin en ajoutant progressivement un peu de contact. Là est la clef, mes amis…
Comme le dit  Pat Parelli « the more you use your reins, the less they use their brain » (plus vous utilisez vos mains, moins ils utilisent leur cerveau). Mimi avait toujours été montée avec un mors et semblait avoir rencontré quelques mains indélicates en cours de route… Il a fallu que j’exerce cette phrase! Dès que je mettais un peu trop de mains, bye bye les freins… Même avec un mors!! À la minute où j’ai commencé à monter avec l’énergie et l’assiette plus qu’avec les mains, je me suis équipée de freins de haute performance, et ce, même en licol! 
Bien sûr, je ne dirais jamais à quelqu’un de partir en randonnée sans mors s’il croit fermement qu’il manquera de frein, parce que c’est clair qu’il en manquera. Simplement parce que son esprit sera fixé sur cette pensé et qu’il sera tendu et n’agira pas de la même façon qu’à son habitude. Ce qui perturbera évidemment son cheval et ce qui risque de causer plus de tort que de bien.
Voici donc la nuance… Le contrôle n’est pas une question de force physique, mais bien de force mentale! Tout est question de communication, de ressenti et de délicatesse. Le contrôle s’acquiert dans de petites subtilités du corps, de l’énergie et du focus… Un contrôle dans la force se perdra en un claquement de doigts, alors qu’un contrôle mental sera extrêmement difficile à ébranler!


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