samedi 13 juin 2015

L’éducation VS le dressage



Voici un autre beau sujet de discussion! Le dressage VS l’éducation, un sujet que j’ADORE! J’entends tellement de choses, trop souvent, sur des sujets d’éducations. Les gens mettent énormément de temps sur le dressage du cheval et pas assez sur l’éducation. Avant tout, je vais commencer par clarifier ce premier point : Qu’est-ce que le dressage et qu’est-ce que l’éducation? Et clarifier la différence entre les deux. Parce que la différence est énorme et importante.
Le dressage : c’est apprendre au cheval à exécuter des mouvements sur demandent,

exécuter tel ou tel exercice et donner la bonne réponse à nos indications. Par exemple : lui apprendre à faire un parcours de baril, exécuter des figures de dressage, apprendre à accepter un cavalier, tourner, reculer, etc.
L’éducation, c’est d’apprendre au cheval à bien se comporter, à savoir se tenir, à comprendre les limites… Apprendre les bonnes manières quoi! Par exemple : apprendre au cheval qu’il a le droit d’avoir peur, mais pas de vous bousculer. Lui apprendre à ne pas vous arracher les rênes pour manger du foin. Lui apprendre que mordre n’est pas acceptable, etc.
La différence entre les deux termes est É-N-O-R-M-E! Beaucoup de chevaux sont très bien dressés et pas si bien éduqués. Les cavaliers mettent beaucoup de temps sur le dressage et trop peu sur leur l’éducation. Ils aiment aussi utiliser nombre de raccourcis
pour essayer de faire passer les mauvaises habitudes de leur cheval, utilisant des artifices qui ne règlent pas le problème. Vous en avez surement déjà entendu? Ton cheval tire en longe? Mets-lui la chaine de la longe dans la bouche! Ton cheval veut toujours galoper et est difficile à tenir? Mets-lui un mors plus sévère! Ton cheval donne des coups de tête? Mets-lui une martingale! Mais… le problème est encore là. Tout cela ne sert qu’à cacher le problème, mais il ne règle pas! Le cheval écoute par la douleur ou par la contention… Un jour, il risque de devenir insensible à cette douleur et le comportement deviendra de pire en pire. Ne serait-il pas plus respectueux de tenter de lui expliquer que ce comportement n’est pas désiré et lui offrir une alternative plus confortable pour lui et pour nous? L’éduquer, lui apprendre les bonnes manières et l’inciter à réfléchir. Trouverait-on acceptable de voir un parent mettre une muselière à son enfant parce qu’il cri en public? Le voir l’attacher sur une chaise parce qu’il bouge trop? Non, un parent éduque son enfant et lui explique les règles de conduite, en le laissant toute foi la chance de s’exprimer et de demeurer lui même.
Bien entendu, l’éducation du cheval passe beaucoup par le travail au sol et c’est une
partie du travail sur laquelle beaucoup de cavaliers lèvent le nez. Pourtant, n’y a-t-il pas plus important qu’un cheval éduqué, qui, en cas de panique, ne vous passera pas sur le corps? Qui ne vous bousculera pas à la vue du moindre brin d’herbe à manger? Qui ne passera pas près de vous casser un pied parce qu’il n’avait pas trop envie de faire attention à votre bulle? Qui ne vous bottera pas parce que vous êtes passé au mauvais moment derrière lui et qu’il se soit dit « tant pis »? L’éducation est la base de la sécurité à cheval. On instaure des limites et le cheval instaure aussi les siennes. Chacun apprend à respecter les limites de l’autre pour une meilleure compréhension et une meilleure sécurité quotidienne.
Il n’est pas énormément difficile d’éduquer son cheval. Il suffit d’être constant. La
constance est la clef du succès ici, il faut absolument s’en tenir aux règles instaurées pour qu’elles restent claires. Par exemple : Si un jour vous le laissez vous arracher les rênes pour manger du foin, parce que vous êtes particulièrement heureux et patient ce jour-là et que je le jour suivant vous le grondez fortement pour la même chose, parce que ce jour-là, votre humeur ne laissait pas passer cette action, comment voulez-vous que votre cheval s’y retrouve. C’est non un jour, c’est non toujours!
Si ma jument essaie de m’arracher les rênes pour manger, elle a droit à un NON et un petit coup de cravache sur l’épaule (petit, mais assez sec pour être convainquant). Pas de colère, simplement une énergie qui indique la désapprobation.  Jamais de colère! Bien entendu, nous sommes humains et il peut nous arriver de perdre patience! Il faudra se faire pardonner et être le plus juste possible par la suite. La « punition » n’est pas une mauvaise chose dans le contexte de l’éducation… Je préfère dire que le cheval à une

conséquence à ses actions. Comme il en aura une au pré s’il exagère et qu’il transgresse les règles du troupeau, le dominant le remettra vite à sa place : une petite ruade ou une bonne morsure. Le cheval sait pertinemment que cette conséquence était justifiée et que son acte n’était pas permis. Donner une conséquence parce qu’un cheval ne comprend pas un exercice, ça c’est un acte d’injustice qui ne sera pas apprécié par votre compagnon. Il ne comprend pas, ce n’est pas de sa faute. Lorsqu’il transgresse les règles établies, là c’est justifié. Les chevaux fonctionnent de cette façon dans le troupeau, il y a des règles de bonne conduite à suivre et des conséquences s’en suivront s’ils ne les respectent pas!
C’est donc à vous de construire votre propre code de conduite entre votre cheval et
vous-même et de vous y tenir. Par exemple : J’aime les chevaux qui sont expressifs et qui viennent me voir et me demander des gratouilles. Par contre, je n’accepte aucun cheval qui ne le « demande » pas de façon polie! Si un cheval arrive rapidement et me bouscule au passage pour exiger ses gratouilles, ou qu’il envahit mon espace sans considération, il se fera renvoyer illico!!! Je ne tolère PAS l’impolitesse! Si un cheval arrive doucement dans ma bulle, se tourne avec gentillesse pour m’indiquer où il veut être gratter, alors là, il y aura droit. Aucun cheval n’entre dans mon espace sans être poli.
Bref, j’espère avoir mis un peu au clair la différence entre l’éducation et le dressage et l’importance de l’éducation. N’est-il pas merveilleux d’avoir un cheval calme au montoir, qui se place lui-même pour que vous montiez et attend patiemment que vous lui donniez le signal pour partir? N’est-ce pas merveilleux de pouvoir descendre de cheval pour replacer des barres et avoir un cheval calme, à l’arrêt, qui attend patiemment que vous reveniez? N’est-ce pas sécurisant d’avoir un cheval en main qui, même s’il a peur, ne vous bousculera pas? L’éducation rend le fait de côtoyer les chevaux beaucoup plus sécuritaire et agréable. De plus, le cheval sera beaucoup plus calme, parce que les règles seront claires et toujours pareilles, il saura donc à quoi s’attendre. L’éducation, c’est gagnant/gagnant!


Aucun commentaire:

Publier un commentaire