Voilà un sujet TRÈS délicat!! Je m'avance dans ce sujet chaud puisqu'il faut en parler.
Il y a un moment, j’ai eu ces quelques réflexions… Du fait que beaucoup de gens mettent tous les chevaux sur la même base de pensée. En fait, il y a longtemps qu’on le pense pour l’entrainement et le travail « One method fit all!! » Ce qui, nous savons, est complètement faux! Alors, pourquoi fait-on exactement la même chose pour le style de vie? Tous les chevaux ne sont pas identiques et chacun a ses propres besoins. Ne
perdons pas de vue que nos chevaux ne sont PLUS des chevaux sauvages… Ce sont des chevaux domestiques, génétiquement sélectionnés par l’être humain, donc la sélection naturelle qui veut que le plus fort et le mieux adapté survivent n’est plus… Nous sommes sentimentaux, les faibles survivent avec nous (je ne juge pas, je suis incluse dans ce groupe aussi, exception de ceux qui sont vraiment trop faibles pour avoir une qualité de vie, en quel cas je préfère ne pas les laisser souffrir inutilement) et nous les aimons aussi (parfois même plus étant donné leur état de faiblesse)! Ce n’est donc clairement plus le même modèle sauvage, fort et résistant… Toujours dehors, non toujours dedans… Un petit compromis? Pourquoi ne pas les sortir le plus longtemps possible et les rentrer au besoin? Certains humains aiment la campagne, d’autres la ville… Certains chiens préfèrent être dehors, d’autre bien au chaud en dedans! Pourquoi serait-ce différent avec les chevaux? Ils ont leur préférence aussi et n’ont pas tous les mêmes capacités à s’adapter.
Bien entendu, moins les chevaux sont exposés aux éléments, moins ils y seront résistants… Ils sont quand même « capable d’en prendre » à condition que leur état de santé soit bon, sinon, une autre condition à laquelle s’adapter. Il faut éviter de faire de l’anthropomorphisme en se disant « J’ai froid, je ne peux donc pas laisser mon cheval dehors ». Leur seuil de tolérance est bien différent du nôtre, s’ils ont une bonne
fourrure, une bonne réserve de graisse ainsi que du foin et de l’eau à volonté, la majorité peuvent être très bien, même au froid (certains même préfèrent l’hiver à l’été). N’oublions pas par contre que chez les très jeunes ainsi que les très vieux chevaux, la régulation de la température n’est pas la même. Chez un cheval en mauvais état de santé, maigre, qui ne fait pas beaucoup de poil, etc. la résistance ne sera pas non plus la même que chez un cheval en santé. Bien entendu, lorsque dans notre petite Abitibi nous avons des -50 °C la nuit, honnêtement, je ne suis pas du tout à l’aise de laisser mes chevaux dehors, même avec un abri. Les engelures sérieuses sont possibles aussi pour les chevaux et ce ne sont pas tous les chevaux qui sont physiquement capables de tolérer un tel froid… À moins de leur tricoter de petites tuques MDR! Par contre, quand la température est douce les chevaux sont, en général, bien heureux de dormir dehors! Certains chevaux, même par temps très froid, préfèrent
de loin rester dehors et y sont parfaitement adaptés. Le compromis est la clef, chez nous, les chevaux restent dehors et lors de mauvais temps ou de mauvaises conditions, ils rentrent, mais on essaie toujours de les laisser le plus longtemps possible dehors et de les écouter, car, oui, ils nous parlent. J’ai personnellement observé des chevaux qui détestent clairement être à l’intérieur, ainsi que certains qui ressentent le besoin de s’abriter dans les écuries de temps à autre. La petite jument d’une amie déteste tout ce qui peut restreindre ses mouvements et n’aime donc pas du tout être en box. Ma vieille Mimi, par exemple, demande parfois à être rentrée en été… Elle attend à la porte que quelqu’un la rentre. Elle est allergique aux piqûres de mouches, les taons sont très friands de sa vieille peau (ou bien elle goûte particulièrement bon, qui sait!) et comme elle est noire, le soleil la chauffe beaucoup. Elle se sépare donc du troupeau et demande
à rentrer d’elle-même au box, où elle en profite pour dormir, s’allonger et se rafraichir. Par contre, lorsque les températures du printemps ou de l’automne sont douces, elle est très heureuse de passer tout son temps dehors. Sonara, quant à elle, est heureuse, peu importe où elle se trouve, tant qu’elle est avec les copains! Elle est bien heureuse de rentrer lorsqu’il y a trop de taons ou encore lorsqu’une grosse tempête éclate en hiver!
En ce qui concerne les chevaux au box, c’est un couteau à double tranchant également! Il faut demeurer bien prudent et avoir une pension de grande qualité pour que le cheval ait une bonne vie ainsi. Je ne parle pas d’une pension chère qui offre plein de produits de luxe… Je parle d’une pension qui respecte les besoins fondamentaux des chevaux. Le besoin de voir des congénères et de socialiser, et ce, même dans leur box. Le besoin de sortir au moins quelques heures par jour (oui certains chevaux sont très heureux avec ça, ils ne tolèrent vraiment pas les intempéries). Le besoin de manger continuellement puisqu’ils produisent toujours de l’acide gastrique (et non pas 2 repas par jours…). Bien entendu la propreté des lieux, la ventilation et le nettoyage très fréquent des box sont extrêmement importants lorsque les chevaux passent plus de temps au box.
Ce que j’avance dans ce billet (et dans à peu près tous mes billets MDR), c’est qu’il faut rester ouvert… Il faut s’adapter à chaque cheval. On ne peut pas prendre un cheval qui était toujours à l’intérieur et juste le balancer dehors d’un coup… Il faut quand même le laisser s’adapter et l’écouter, certains ne s’adapteront pas et auront besoin que vous vous ajustiez. On doit aussi garder en tête qu’un cheval jeune, vieux, malade, en mauvais état de chair, etc. demande une surveillance accrue et des besoins spéciaux. Certains chevaux
sont beaucoup moins résistants au froid et peuvent se faire des engelures, ou certains résistent moins bien aux grandes chaleurs, ou certains sont plus sensibles aux mouches, ou encore par infestations massives de taons, comme ils nous arrivent parfois dans notre belle région, ou encore plus sensible à la boue, ou encore à la pluie (dermato), etc. On doit donc s’adapter et écouter ce que les chevaux nous disent. Ils trouvent toujours le moyen de nous faire comprendre ce dont ils ont besoin et plus nous les écoutons, plus ils s’expriment. Petit exemple: Ces temps-ci, nous entrons les chevaux à l'écurie que pour la moulée, on les ressort ensuite et ils restent dehors toute la journée (quand la température est bonne). Mais l'autre jour, un des chevaux de l'écurie à décider qu'il ne sortait pas! Rien à faire, il ne voulait pas sortir! On ne l'a pas forcé, on l'a laissé là et la proprio est revenue voir plus tard s'il était prêt à sortir... Il était couché et dormait. Il est donc resté jusqu'au lendemain matin. Une fois reposé, il était prêt à aller rejoindre les autres au pré
C’est une grosse responsabilité de choisir à leur place la façon dont ils doivent vivre! C’est encore plus difficile de savoir avec certitude ce dont ils ont besoin. Mais faisons de notre mieux et pensons à ce qu’ILS veulent et essayons de ne pas entrer dans l’anthropomorphisme.
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