lundi 7 septembre 2015

Éthologie ou ne pas éthologie, tel est la question


L’éthologie, ne nous en cachons pas, est devenue une vraie mode depuis un moment. Plusieurs personnes la pratiquaient bien avant que ce soit populaire et d’autres ont simplement suivi la tendance. Voici donc la grande question : fait-on vraiment de l’éthologie? L’éthologie est, par définition : la science qui étudie décrit le comportement des animaux dans leur environnement. Le terme éthologie en tant que tel n’est pas
approprié pour la plupart des utilisations qu’on en fait; équitation éthologie, travail éthologique. Il s’avère bien employé lorsqu’on l’utilise pour parler de comportement naturel des chevaux, lors d’observation du cheval au pré, à son naturel et lors de réflexions par rapport au comportement. Autrement, il n’est pas bien employé. Il faudrait trouver un autre terme qu’éthologique pour employé avec l’équitation! On entend aussi équitation naturelle, mais l’équitation n’est pas vraiment naturelle pour l’équidé… Mais comment le qualifié alors? C’est plus pratique et plus facile de décrire comme « éthologie » ce que nous faisons, c’est un terme déjà connu et très employé. Y a-t-il vraiment place à utiliser un terme? Je me le demande parfois…  J’utilise souvent le mot éthologie pour décrire ce que je fais puisque c’est plus facile pour se faire comprendre, mais enfin… C’est simplement une équitation basée sur des rapports qui se veulent le plus positifs possible, un travail en équipe, sur un pied d’égalité. Le travail se fait dans une optique de respect mutuel et d’écoute… Devrait-on qualifier cette façon de travailler de « spéciale »? Ne devrait-on pas qualifier le travail dans le respect de « normale »? Je me demande simplement! Bien sûr la plupart des gens qui travaillent dans le respect et l’écoute, font en général un peu d’éthologie tous les jours puisqu’ils observent le comportement de leurs chevaux et essaient de comprendre ce qu’ils tentent de nous démontrer. Nous incluons ensuite un peu de ces observations dans notre travail quotidien.


Ceci m’amenant à cela : « L’éthologie » est à la mode… Une éthologie mal pratiquée est une éthologie malsaine!! Lorsqu’on tombe dans ce travail, il faut être prêt à s’investir corps et âme! Je dirais aussi que ce travail est souvent ponctué de crise de nerfs et de larmes. Lorsqu’on découvre certaines choses, qu’on comprend certains faits, on se souvient ensuite de ce que nous avons parfois fait par manque de savoir… On s’en veut, on devient émotif, parfois jusqu’à en verser quelques larmes. Mais comprenez bien ceci : nous ne pouvons savoir ce que nous ne savons pas, jusqu’à ce qu’on le sache! Il faut apprendre à se pardonner en cours de route et à aller de l’avant, les animaux ne vivent pas dans le passé, lorsqu’on sait prouver notre bonne volonté, nous sommes rapidement pardonnés. 

Bref, retournons à nos moutons, la mode de l’étho… Hum! Lorsqu’on veut pratiquer « l’éthologie » LA VRAIE, il faut donc aller dans la réflexion, apprendre à observer, tirer des conclusions, s’instruire et apprendre des observations des autres, les mettre en pratique et rester à l’écoute… Si vous suivez les méthodes « étho » à la « traditionnelle », c’est-à-dire que vous ne faites que les étapes sans vous poser de question, selon un mode d’emploi bien écrit et bien préparé, vous risquez de frapper un
mur. Ces étapes sont simplement des guides, d’ailleurs, nous pouvons souvent voir plusieurs instructions pour le même exercice.  Parce que chaque cheval est différent et tout ne s’applique pas à chacun! Je suis une fan des horsenality parce que ça aide à cataloguer « le gros » de la personnalité d’un cheval, mais ça ne le définit pas entièrement. Deux chevaux LBE ne fonctionneront pas forcément de la même manière. Il ne faut pas s’emprisonner dans ces guides, mais simplement s’en servir comme bases, rien ne nous empêche d’aller plus loin. Toutes les méthodes dites « douces » ne le sont pas forcément non plus… Certaines sont plutôt basées sur la dominance et la force, mais tournées d’une façon plus agréable à regarder… Attacher le membre d’un cheval pour le coucher, même si c’est fait avec du temps, ce n’est pas « doux » à mes yeux… Pas du tout! Mettre une pression énorme sur le cheval dans un round pen, le pousser à bout de nerfs, pour qu’il capitule enfin et vienne nous rejoindre par épuisement mental… Ce n’est pas très doux à mes yeux non plus! Bien sûr, un apprentissage sans stress est presque impossible, mais essayons de le limiter au minimum et de faire plusieurs pauses afin de rassurer le cheval. Comme il nous est
impossible de vivre sans stress (nouveau boulot, nouvelle école, nouvelles rencontres…). Même avec des méthodes que j’aime beaucoup, j’en prends et j’en laisse. Certaines choses vont avec ma philosophie et d’autre pas… La vie est ainsi faite. J’ai mélangé plusieurs choses à ma recette cheval : Parelli, St-Vaulry, Pignon, Delgado… Je m’éduque, je retiens, j’essaie, je garde ou je laisse, je mélange, je reconstruis, je modifie, etc. Comme pour la cuisine, j’aime bien ajouter mon grain de sel aux recettes que je fais.



Dans tous les cas, l’important c’est que l’éthologie n’est pas une discipline, mais plutôt une façon de voir le cheval, une philosophie de travail en fait! Peu importe la discipline que l’on pratique, elle pourra toujours s’y insérer. Je fais du dressage et j’essaie d’inclure des notions d’éthologie dans mon travail, même si je sais qu’à la base, monter un cheval n’est pas vraiment naturel… J’essaie simplement de rendre le travail le plus agréable pour chaque cheval que je côtoie, que je considère comme un individu à part entière. Respecter la nature et les préférences de chaque cheval et surtout ne pas suivre aveuglément le mode d’emploi dû parfait petit cavalier pour avoir une parfaite petite monture!


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