samedi 7 novembre 2015

La dérive de l’équitation moderne




Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part j’ai remarqué que dès que l’argent et la compétition sont réunis, les résultats ne sont jamais très fameux pour les chevaux et qu’on tombe rapidement dans la démesure et la stupidité. Ne vous y trompez pas… J’ai eu le malheur de tomber aussi dans le piège et par chance un événement m’a fait
ouvrir les yeux bien grand et il était temps parce que j’aurais mérité une sacrée bonne gifle!! Dès que l’humain entre dans la zone compétitive, il ne peut s’empêcher d’essayer d’épater le voisin et d’en mettre plein la vue… Et comme nous sommes une espèce qui aime avoir tout, maintenant, nous sommes les plus ingénieuses pour trouver un moyen de tourner les coins ronds et d’accélérer les choses. Le problème dans tout cela, c’est que le cheval est un être vivant à part entière et que de ce fait, lorsque nous entrons dans ces techniques, il nous arrive très souvent de l’oublier dans tout ça et de lui manquer sévèrement de respect. Parce que là nous entrons dans la zone dangereuse… performer et gagner à tout prix! Et si le cheval
en paie le prix, tant pis… Il se reposera à la retraite ou bien on le vendra une fois qu’on l’aura bien entamé pour en acheter un tout nouveau, tout beau! On le traite comme une machine et non plus comme l’être vivant qui devra vivre avec les conséquences de nos actes. Oui, oui! Ces conséquences qui seront très souvent douloureuses et handicapantes pour le reste de ses jours… Et ça, c’est compté si une fois bien amoché on souhaite lui faire la fleur de s’occuper de lui, parce que là, il ne sert plus à rien et COÛTE de l’argent! Vous voyez où je veux en venir!? Le but est de gagner, peu importe si le cheval doit en prendre plein la tronche, il faut gagner des jolis rubans, faire des beaux sourires, serrer des mains, remporter de l’argent  et puis une fois le cheval un peu trop amoché et bien on changera pour un nouveau et on rangera l’autre aux oubliettes… Bon, là, comprenez-moi bien, je ne dis pas que c’est le cas de tout le monde, mais c’est le gros danger qu’il y a lorsqu’on mélange compétition, argent et
orgueils! On le voit de plus en plus ces temps-ci avec tout ce qui se passe, des horreurs que l’on voit partout sur les terrains de concours. C’est encore plus évident maintenant que tout le monde est armé d’un téléphone intelligent et qu’on a des réseaux sociaux pour bien disperser la nouvelle! Parfois on prend des moments sur le vif qui ne sont pas représentatifs… Le cavalier a perdu le contrôle, on a filmé un petit 30 secondes ou prit une photo et là c’est l’horreur!!!!!! Mais c’est parfois une simple perte de contrôle passagère qui a fait faire une erreur de mains ou de jambe au cavalier… Ça arrive! Mais bon, quand on arrive au stade du rollkür pendant plusieurs minutes, des chevaux avec des allures
mécanisées, des chevaux avec la tête derrière la verticale tout le temps, des chevaux montés avant l’âge de 2 ans, des chevaux privés d’eau pour être plus calme lors du concours, des poids sous les pieds pour qu’ils relèvent plus haut, des queues attachées sur le dos pour qu’il se la tienne bien haute, des coups de mors dans les dents pour qu’il la garde sa satanée tête en place, de la tête attachée au maximum de hauteur pour qu’après il la tienne en bas sa tête… Alors là on entre dans la démesure, dans le tournage de coin rond, dans l’artifice et dans l’excès… Le CA$H… Il en faut… Le FRIC… Il en faut plus! Il faut bien gonfler son petit orgueil! Plus de victoire, plus vite, plus haut, plus fort, plus impressionnante… Plus! Plus! Plus et encore plus! Puis ça mène à des chevaux avec la langue bleue, des morts humaines et équines, des membres sévèrement blessés ou fracturés, des chevaux très sévèrement arthrosé à 10 ans… Mais ce
n’est pas l’humain qui souffre, la plupart du temps, alors qui est-ce que ça dérange? Ce n’est qu’un animal… Un animal ultra-sensible capable de sentir une simple mouche sur son pelage! Mais non, il n’a pas l’air de souffrir, ce n’est qu’une légère boiterie! Sur un animal se trouvant être une proie… Une proie blessée est une proie facile à attaquer! Le cheval ne montrera pas sa douleur à moins d’être trop insupportable pour la cacher. Mais où est-ce que l’équitation s’en va? Ce sont les chevaux aux allures mécaniques, ceux qui sont bien tenus serrés, qui ne démontrent plus aucune expression, de parfaits petits robots… Ce sont eux qui gagnent… Mais où s’en va l’équitation? Je me demande ce qui se passe aujourd’hui, quand tourner les coins ronds et user d’artifices devient payant… Il faut réellement que le ménage soit fait dans le domaine équin… J’ai cette drôle d’impression que le sport hippique est dirigé par l’argent plus que par l’amour de l’animal! Je parle de l’animal comme un être vivant doté d’émotions et de sensibilité. On dirait qu’on le traite comme une simple machine!

Mais les gens s’ouvrent les yeux, ils s’éduquent et commencent à voir 
ces problèmes! Alors peut-être que si la pression du public augmente pour un sport sain… Peut-être qu’on pourra voir des changements plus positifs, parce que ce sport, qu’est l’équitation, est un sport magnifique où l’on peut voir évoluer l’humain et l’animal ensemble! Mais voilà, je comprends qu’on interdise les harnachements trop sévères en concours… Ce que je ne comprends pas c’est qu’on interdise aussi les harnachements moins sévères que demandé… Ne serait-ce pas merveilleux de démontrer nos habiletés avec le moins d’action mécanique possible? Avec plus de légèreté? Plus de sensibilité? Espérons que cela vienne!


Souvenez-vous que dans le travail " Less is more"



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